Les terrains de golf seraient-ils devenus le nouveau lieu de « détente » des révolutionnaires du 14 Janvier. Ou, peut-être, les quatre cents milles personnes travaillant dans le tourisme avant les évènements se sont-elles dis qu’occuper ces espaces leur procureraient la nouvelle joie de vivre en remplacement des touristes absents.

Rien n’est simple!

Tout est forcement difficile!

Quatre mois après ce formidable renversement le pays navigue à vue. Qui pourrait lui en vouloir?

Coincé entre une zone de guerre à portée de fusil et une zone de calme précaire qui voudrait, elle aussi, faire sa révolution, ce doux pays tunisien se réveille chaque matin avec une gueule de bois qu’il n’arrive pas a endiguer.

Une gueule de bois qu’il voudrait bien noyer définitivement.

Mais l’espoir est là, et bien ancré dans les têtes bien pleines de jeune gens et jeunes filles prêts à tout pour que tout redémarre.

Il faut les aider. Il faut leur donner les moyens nécessaires et indispensables qu’ils méritent.

Ces grands de ce monde qui ne savent pas anticiper l’histoire qui s’écrit sous leur yeux doivent mettre la main à la poche.

Au moment du scandale qui touche collatèralement le FMI, il serait bienvenu de montrer un peu plus de décence, de responsabilité, et d’apporter des fonds conséquents qui permettront le décollage vers les aspirations de tout ce peuple méritant.

Apres avoir « dégagées » les mauvaises herbes donnons aux jeunes pousses la force de reconstruire les beaux jardins d’Eden qui transformeront inexorablement l’essai vers la victoire.

André Demptos

Penser qu’il suffirait d’une Révolution bien menée pour que tout change, que tout devienne limpide, que tout un peuple si longtemps bâillonné  devienne majeur, serait ignorer que le grand temps des souffrances a marqué au fer rouge son territoire.

Balayer d’un seul coup tant d’années d’amères tortures, les nuits de cauchemar ; laisser le temps dans sa force  de  Révolution. Faire le lit à la démocratie.

La Révolution peut mener vers la démocratie. Elle doit même la construire. Elle a l’obligation dans sa finalité de surmonter tous les doutes et de franchir tous les obstacles. Aussi, que la rue tunisienne continue à mettre forte pression sur les administrations, sur les nouveaux et anciens responsables, tout ceci est légitime et parfaitement recevable. La justice, d’une certaine façon, doit passer et montrer que son rôle, de figuration complaisante  doit devenir le premier, celui sur lequel on s’appuie. Celui sur lequel l’avenir de la nation se construira.

La démission d’un ancien Premier Ministre, lui-même colocataire d’une clique corrompue, est d’une logique implacable. Celles des autres collaborateurs ayant participé à cette corruption  l’est tout autant. Car à Nouvelle Maison, nouveaux occupants et nouvelle disposition.

Une révolution reste une Révolution. Le changement radical et profond en est l’essence même. Que  tous les citoyens démocrates tunisiens sachent que leur vérité est universelle, inébranlable, remplie de jouvence mais d’une maturité sans doute.  La force de tout le peuple est la dimension de son invincibilité. Peu importe que parfois la raison verse dans un certain à peu près. Il lui faut impérativement sceller la pierre du changement, semer tous ces petits cailloux  qui forment les grands chemins. Sans aucune attente d’une quelconque logique  d’indécis en retard sur l’Histoire.

La détermination, en ces temps de jours et de nuits confondus dans le doute, est le meilleur allié d’un peuple au milieu du guet.  Il faut, aux Tunisiennes et Tunisiens, relever le gant de leur victoire, sans attendre, sans trop non plus se poser la question  de savoir si le bien et le mal ont plus d’importance que la jouissive victoire.

La jeunesse n’a pas trop de patience. Le monde du XXIème siècle, lui, n’en a pas du tout !

La liberté devient une réponse dès l’instant où l’on prononce son nom. Une réponse qu’aujourd’hui, chacun, de Bizerte à Tunis, de Tunis à Gabès peut définir et porter en lui pour transmettre à son prochain. Garder le cap, rester vigilant. Le cœur des hommes, entre larme et sourire, entre doute et témérité, voilà son esprit démocratique !

La barre haute du changement sera le nouveau record d’un monde tunisien où la souffrance sera vaincue !

André Demptos

Le pitoyable spectacle, la tragique apparition de Mouammar Kadhafi hier soir à la télévision d’Etat libyenne, drapée dans son arrogance, le regard entêté, linceul futur de martyrs assassinés, dégageait l’image clownesque d’un mauvais pitre aux abois.

Avant lui, les discours de Ben Ali et de Moubarak mensongers et trompeurs, dessinaient le fil ténu de leurs fuites. Quels mauvais acteurs font ils ces pantins sur lesquels « Les Grands de ce monde » se sont inclinés (rabaissés). Quels degrés de supercherie ces momies cadavériques ont atteint.

Le peuple arabe, souvent pointé du doigt, borduré, stigmatisé, montre que sa tête, ses gestes, son cœur, son action, valent bien mieux aujourd’hui que toutes ces suspicions. Car même s’il a fallut attendre le XXIème siècle pour voir en eux, aussi, des « Hommes », aux yeux du Monde il démontre qu’il fait parti intégrante de la grande famille de Nations.

L’ignorance des autres est la pire des pensées. En marginalisant durant toutes ces décennies ces hommes et ces femmes, appauvris par le joug d’illuminés tyranniques, ce peuple n’a jamais pu exprimer son ressenti profond, sa dignité enfouie, son envie séculaire.

La religion, menée par les folies obsessionnelles de quelques uns,  a trop longtemps inhibé les réalités essentielles, les désirs supérieurs, aidée en cela par des occidentaux aveugles.

Il n’y a pas de nation arabe. Ceci n’a été qu’une vision utopiste imaginée par quelques fanatiques et reprise en occident par d’exotiques rêveurs. Quelle Nation arabe pour quelle vie ? Pour quel but ? Chacune de ces personnes, gardée dans l’ignorance, à qui l’on n’a jamais voulu donner la moindre parcelle de savoir, et bien un jour celle-ci relève la tête !  La crainte a changé de camp. Le chasseur devient chassé. Et ce jour là est arrivé.

Devant nous, ces hommes et ces femmes, dans leur pays, dans ces terres austères et difficiles à dompter, nous demandent simplement de les considérer à leur juste valeur. Ils ont besoin du regard de l’égalité, du respect et pas seulement de la compassion.

Vivre ensemble, voilà leur crédo. Vivre Libre voilà leur bonheur. Comprendre, tendre la main, soutenir, tels sont les gestes qui doivent être une réalité pour tous. Aidons ces valeureux à gagner (à regagner) leur place au même côté que nous dans ce monde. En le leur permettant, alors la vie pour l’ensemble de ces hommes n’en gagnera que plus de lumière. Kadhafi, à ton tour de rejoindre aux abîmes le voleur de Tunis !

Par André DEMPTOS